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Le blog de Myriam Alamkan

Histoire maritime et patrimoine de la Caraïbe.

28 janvier 1835 la Guadeloupe décide d'ériger un phare à La Désirade (Petite-Terre)

Située à l’extrémité est de la Grande-Terre (Guadeloupe), la commune de la Désirade est un archipel comprenant l’île de La Désirade et l’archipel, actuellement, inhabité, de la Petite-Terre. Nous lui avions déjà consacré un article.

Aujourd’hui nous allons nous intéresser à la décision prise par le gouverneur de la Guadeloupe, R. Arnous de 1835. Tout d’abord, la date officielle retenue n’est pas le 28 janvier 1835 mais le 19 mai de la même année. En effet, à l’époque la Guadeloupe est sous le régime de la Monarchie de Juillet. Pour être exécutable, le décret colonial doit subir la sanction royale et dans notre cas, le monarque va approuver la décision de la Guadeloupe le 19 mai 1835. C’est cette date officielle qui prime et non la date locale.

Examinons le décret en lui-même :

« Article 1er ; Il sera établi sur le point le plus élevé de la petite-terre, dans les 50 pas du roi, un phare destiné à diriger les arrivages à la Guadeloupe des navires du commerce, tant pour les atterrissages du côté de l’E. de la colonie, de ceux partant des ports de la Pointe-à-Pitre, du Moule et grand-bourg de Marie-Galante. 

2. Ledit phare aura 33 mètres d’élévation au-dessus du niveau de la mer, et sera construit d’après le plan dressé par le directeur du génie.

3. Les frais d’édification ainsi que la dépense d’entretien d’éclairage et de gardiennage dudit phare, seront à la charge du commerce, pour l’utilité duquel il sera construit.

4. Pour satisfaire à cette dépense, il est créé un droit de 20 centimes par tonneau de tout navire du commerce français, étranger, au long cours et au grand cabotage, qui sera prélevé aussitôt après installation du feu.

 5. L’avance des fonds nécessaires à cette construction sera faite sur ceux de la colonie, caisse de réserve, qui s’en remboursera au fur et à mesure sur l’impôt spécial ci-dessus désigné.

En conséquence, une somme de 23,958 fr67cent. Sera prélevé sur les fonds de la réserve et versée aux fonds de la colonie. »

Le phare sera bien érigé à la Petite-Terre quelques années plus tard en 1840, il sera mis en service. C’est le plus ancien des phares de la Guadeloupe. Cependant, son action va être compléter par la suite par des feux fixes. En 1904, la Guadeloupe dispose d’un réseau de feux fixes situés à l’îlet Monroux (Pointe-à-Pitre) ainsi que des feux situés sur des bouées dans la passe de Pointe-à-Pitre mais aussi le feu de Fouillole (Pointe-à-Pitre). Mais également par le feu de l’îlet du Gosier, du Moule et de Port-Louis pour la Grande-Terre. En Basse-Terre, vous trouviez le feu du port de la ville de Basse-Terre, l’Anse à la Barque et de Sainte-Marie (Capesterre-Belle-Eau). A Marie-Galante nous avions le feu de Grand-Bourg. Et un feu a été érigé à Marigot (Saint-Martin partie française, à l’époque commune de l’archipel guadeloupéen).

Le phare de Petite-Terre a perdu son gardien, il a été automatisé en 1972. Le phare est Monument historique depuis le 28 mars 2002 vous pouvez le visiter à l’occasion d’une excursion vers la Petite-Terre.

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