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Le blog de Myriam Alamkan

Histoire maritime et patrimoine de la Caraïbe.

Une cayenne au Fort Delgrès (Guadeloupe)

Si vous avez déjà visité le fort Delgrès, à Basse-Terre, je suis sûre que vous n’avez pas souvenir d’avoir visiter une cayenne. Pour ceux qui ne sont pas familier de ce terme, voici sa définition : « vieux vaisseau installé en caserne flottante pour des marins qui attendent une destination. Ce nom est, par suite, également donné à un édifice à terre destiné pour le même usage ; c’est, de même, un lieu de dépôt. » (Dictionnaire de marine à voiles. Capitaine de vaisseau Pâris et de Bonnefoux. Editions du Layeur, 1999.)

Une cayenne au Fort Delgrès (Guadeloupe)

Le 4 mars 1847, le gouverneur Layrle, décide de la création d’une cayenne dans l’enceinte du Fort Richepance (aujourd’hui Fort Delgrès). Le gouverneur explique très clairement le but de l’ouverture de cette caserne par le fait que « les marins des équipages des goëlettes de la station locale sortant de l’hôpital sont sans asile quand les bâtiments auxquels ils appartiennent sont absents ; qu’il est nécessaire de pouvoir à leur logement jusqu’au retour de leurs bâtiments. »

En 1846, la Guadeloupe complète son offre hospitalière en mettant, en Basse-Terre, en service l’hôpital militaire du Camp Jacob (campus universitaire de l’Université des Antilles à Saint-Claude) après avoir mis en fonction l’hôpital Saint-Louis, (actuellement lycée Gerville-Réache) en 1821.

En sortant des hôpitaux, les marins dont les bâtiments sont absents pourront être héberger à la cayenne. Elle va occuper le local de l’ancienne salle d’armes située à « l’extrémité de la caserne d’infanterie. »  (art.1) Elle sera dotée par le magasin général des effets suivants : « des hamacs, des couvertures, des ustensiles de distribution et de cuisine, une table et des bancs… ». L’article 2 indique que : « Le concierge du fort aura direction de la cayenne et la surveillance des marins qui y seront envoyés. Il recevra pour frais de cuisson des aliments des marins et pour toute rémunération de gardiennage, une indemnité de 30 centimes par homme et par jour. Cette dépense sera imputée au service vivres, avances remboursables, au compte de chaque bâtiment. » Et l’article 4 le complète ainsi : « les marins seront reçus à la cayenne sur l’ordre du commissaire aux armements lequel délivrera les bons nécessaires à la délivrance de leurs vivres. »

Ainsi, le gouverneur de la Guadeloupe donne une nouvelle vocation à une partie du fort délaissé par les troupes d’infanterie en raison de plusieurs péripéties : « En 1830, un incendie détruit la grande caserne qui avait déjà considérablement endommagée en 1825 comme plusieurs autres bâtiments du fort. Elle est rénovée alors que depuis le début du siècle, une partie des troupes n’est plus logée dans l’enceinte. » (Voir p 141 Basse-Terre patrimoine d’une ville antillaise. Marie-Emmanuelle Desmoulins, éditions Jasor 2006.) Malheureusement, l’auteure ne précise pas l’emplacement de l’ancienne salle d’armes qui fut transformé en cayenne. Et malheureusement, elle ne figure pas non plus sur ce plan disponible sur Wikipédia.

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