Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Myriam Alamkan

Histoire maritime et patrimoine de la Caraïbe.

La pêche à la baleine au large de la Guadeloupe et de la Martinique

J'ai reçu la semaine dernière un lien concernant un groupe de baleine à bosse males actif au large de la Guadeloupe. C'est l'occasion de parler non seulement de leur présence dans la Caraïbe mais également de leur impact sur l'histoire maritime de nos îles.

Ci-dessous: Dauphin et baleine 

 

 J'ai volontairement limité ce premier exemple à la pêche au large de la Guadeloupe et de la Martinique mais elle a été pratiqué dans l'ensemble de la Caraïbe, ce qui vaut à l'ensemble des pays de la zone d'être membre de la Commission baleinière internationale.

 

La pêche à la baleine se pratiquait en Caraïbe. Depuis le moratoire de la Commission baleinière internationale de 1986, elle est pratiquée uniquement par le Japon, l'Islande et la Norvège. La pêche à la baleine n'est plus pratiquée sur les côtes françaises des Antilles où se pratique désormais des observations scientifiques et touristiques. Je vous propose l'extrait d'un texte évoquant cette pêche au large de la Guadeloupe et de la Martinique.   


 

"...Dans les Antilles, la pêche à la baleine par des navires américains remonte à une époque assez reculée. Le maréchal de Castries, ministre de la marine, par une dépêche d'aout 1787, insérée page 50 du 4e volume du Code de la Martinique, publié par M. Durand-Molard, sous-commissaire des colonies, prescrivait aux administrateurs généraux de s'entendre avec le commandant de la station, pour empêcher des bâtiments des Etats-Unis de l'Amérique de faire, sur les côtes de nos îles, la pêche à la baleine et du souffleur (1), comme ne pouvant pas avoir d'autre but que le commerce interlope.


Pêche baleine

 

Les Américains la recommencèrent en 1804, puis en 1816, lorsque les colonies furent rendues à leur métropole. Les hostilités, auxquelles ils prirent part, la leur firent suspendre; et pendant l'occupation de ces colonies par les Anglais, la séverité de leur lois prohibitives de cette nation sur l'approche de leurs côtes par les étrangers, a entièrement interrompu cette pêche.

 

 

 

 

Ci-dessus: Bâtiments américains à la pêche à la baleine.

Kendal Whalling Museum

 

Vers la fin 1818, un brig américain, l'Industry, du port de cent vingt tonneaux, parti de West-port (2), dans le New Bedford, ayant quatorze hommes d'équipage, vint faire, sur les côtes de la Martinique, la pêche à la baleine: il avait pris, pendant sa croisière, huit cétacés, dont deux du nombre de ceux que les Américains appellent sperma-ceti whale (3), qui sont, je crois, les vraies baleines, dans la tête desquelles seules se trouve l'adipocire ou substance graisseuse qui donne l'huile dite sperma-ceti (4), et la matière qui sert à la fabrication de bougie, appellée blanc de baleine. L'huile retirée du corps de cette espèce de cétacé est une qualité inférieure à celle qu'on extrait de la substance graisseuse de la tête.

Baleen whale, dolphin, seals and whalin boats from Hanselma

...

L'autre fut harponnée près de la Guadeloupe, à la sortie du canal des Saintes; elle avait soixante à soixante-dix pieds de long : sa tête donna environ soixante barils de la substance dont il vient d'être parlé, et, son corps, près de vingt-cinq barils d'huile.

L'Industry ne prit devant la Martinique que deux cétacés, mais de ceux nommés par les Américains fineblack whale (5), que l'on croit le cachalot proprement dit.

...

Les quatres autres cétacés dont l'Industry  parvient à s'emparer, étaient de ceux appelés par les Américains, common whale, que l'on croit être le souffleur, espèce abondante dans ces mers.

...

Ci-dessus, baleine, dauphin, phoque et bateaux de pêche.

 

Sa croisière commença par le grand-banc de Terre Neuve; puis il fut près des Açores, de là aux îles du Cap-Vert, et vint ensuite s'établir depuis le canal de Sainte-Lucie jusque devant le port des Haies (4), à la Guadeloupe..."Dépeçage baleine

 

Ci-contre, dépeçage baleine

 

Source: pages 397 à 403. Annales maritimes et coloniales, partie 2, volume 5. 1820.

 

Commentaires: 

(1): Le dauphin souffleur, Tursiops truncatus.

(2):Westport probablement Westport, Massachussets. http://www.westporthistory.com/whaling/

(3): Le cachalot, Physeter macrocephalus.

(4): Le rorqual, Balaenoptera physalus.

(5): actuellement la commune de Deshaies, Guadeloupe.

 

link Vidéo du groupe de baleines.

 

 


Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
I think that creature right there is kind of prehistoric animal. There is a very good chance that this might even be a legend. I call it the behemoth shark. It has mouth like a dolphin but way bigger teeth than the poor old dolphin.
Répondre